Nîmes

Regards insolites sur la ville et ses habitants

Th. Platter aux portes de Nîmes

Projet lié : Voyageurs venus d'ailleurs

Thomas Platter « le jeune » entame en 1595 un voyage d’initiation et de formation dans le sud et l’ouest de la France : un an et demi d’études médicales à Montpellier, un an et demi de pratique médicale à Uzès, puis des voyages en France, Espagne, Angleterre et Pays-Bas. C’est un homme cultivé et curieux, sans préjugés. Il arrive à Nîmes le 23 février 1596 et visite consciencieusement tous les monuments romains, mais s’intéresse aussi aux élections municipales. Il commence sa visite par la tour Magne, le temple de Diane, la Fontaine, puis, avec ses compagnons, ils veulent entrer dans la ville….

 

Par la suite, nous avons voulu entrer dans la ville. Pour ce faire, nous nous sommes presque querellés par dessous la porte. La sentinelle nous posait des questions : "Que voulez-vous faire ici ? Qui connaissez-vous en ville ?" Le sieur Daniel Naborov lui répondait alors, en français : "Nous voulons nous promener à notre guise. Nous souhaitons visiter la ville." Réponse du gardien : "Je sais bien que c'est l'habitude des allemands de se promener en gaspillant l'argent. Mais je veux que vous m'indiquiez les connaissances que vous avez en ville ! Dès que vous m'aurez informé sur ces personnes, vous leur enverrez un laquais !". Le type disait ça pour nous embêter parce qu'il savait bien que nous n'avions pas le moindre laquais avec nous. Du tac au tac, sur un ton désagréable, Daniel répondit à ce gardien d'envoyer lui-même son propre laquais, dont bien sûr la sentinelle en question était totalement dépourvue. Quand l'autre s'aperçoit que nous commençons à le tourner en ridicule, le voilà qui empoigne sa hallebarde. Mais les autres gardiens de s'interposer ! Du coup, nous avons pénétré dans la ville par une autre porte et nous sommes descendus à l'auberge du Cheval blanc. Aussitôt, plusieurs Allemands sont venus nous rendre visite en ce lieu. Ils s'étaient fixés à Nîmes depuis pas mal d'années. Parmi eux  je signalerai Messieurs Christian Pistorius (de Heidelberg) et Rühmann, respectivement recteur et proviseur de l'école sur place ; et puis un autre Allemand encore.

Ils nous conduisirent aussitôt à l'amphithéâtre...

Extrait du Journal de Thomas Platter

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